Catherine MANGANO

Catherine MANGANO - TEMOIGNAGE - LES GUERISSEURS AUX MAINS NUES A BAGUIO

 

 


 

 

En 1992, à Baguio aux Philippines, Catherine MANGANO rencontre les "guérisseurs aux mains nues" qui pratiquent la chirurgie psychique.

 

Cette expérience extraordinaire aux confins du monde et à la limite du surnaturel va bouleverser sa vision de la vie et l'orienter vers la spiritualité. A partir de là, elle s'intéresse à la philosophie bouddhiste et prend refuge dans la lignée Kagyu Pa auprès de Lama Gyurmé qui l'initie à la pratique de la méditation et à la récitation des mantras. Puis, elle s'intéresse à la résonance incantatoire des lettres sacrées de l'alphabet hébraïque et au monde imaginal des Anges.

 

William Nonog est l’un des guérisseurs « aux mains nues » les plus connus dans le monde. Ses interventions de chirurgie psychique laissent les scientifiques sceptiques. Cependant,  elles font partie de la vie quotidienne des habitants des montages qu’il soigne gratuitement. C’est un enfant de Baguio (Philippines), né le 21 mars 1960, issu d’une lignée de guérisseurs qui a reçu son don de sa grand-mère. Peu après son décès, elle lui est apparu en rêve et lui a montré comment soigner les personnes en mettant ses mains dans leur corps. Il n’a que dix ans et tente sa première intervention psychochirurgicale. Toute son initiation passera par cette transmission depuis l’invisible avec sa grand-mère qui lui apparaîtra en rêve pour répondre à ses questions.   Ensuite, des rencontres, telles que seuls le hasard et le destin savent les organiser pour guider chacun vers sa voie, confirmeront sa mission et renforceront sa vocation de guérisseur.

 

Historiquement, on trouve les plus lointaines traces de ces chirurgiens psychiques en 1565 dans les récits d’un explorateur et prêtre espagnol Pedro Chirino. Selon lui, à des opérations chamaniques, les catholiques intégrèrent le dialogue avec l’Esprit Saint, 3ème personne de la trinité Chrétienne. En 1904, se crée une association dirigée par des médiums, placés sous la seule autorité de Jésus Christ : « l’Union Spiritualiste Chrétienne des Philippines » où l’on pratique la médecine dite du « fluide magnétique ». Ce type de chirurgie psychique, relaté dès 1958 par Ormond et Mac Gill dans «  Into The Strange Unknow » (Dans l’Etrange Inconnu) a suscité de vives controverses sur l’authenticité du phénomène ou de sa manipulation frauduleuse. Faute de pouvoir élucider le mystère les débats cessèrent.

 

Nouvel An 93 à Baguio – city (Philippines) par Alcyone* Le Monde Inconnu -Avril 1993

Baguio-city, mercredi 30 décembre 1992

Après avoir traversé des terres brûlées, recouvertes des cendres de volcan et déchirées par le dernier tremblement de terre, mon car grimpe à travers la montagne dans une vertigineuse ascension jusqu’à la ville de Baguio, au nord de l’île de Luzon aux Philippines. Il règne ici une atmosphère très particulière. L’air est si léger qu’il semble me porter. Je n’ai jamais ressenti une impression de clarté et de fraîcheur aussi vivifiante. Il est 18 heures, ma première sortie est pour la cathédrale. J’arrive au moment de l’Eucharistie. Je me laisse glisser dans le courant qui m’attire jusqu’à l’autel : «  Le corps du Christ ».  Je réponds : «  Amen ». Le prêtre nous bénit. Toute la population semble au rendez-vous. De retour à l’hôtel, j’interroge autour de moi au sujet des fameux phénomènes psy des «  Faith Healer » autrement dit des «  guérisseurs aux mains nues ».

 

Les noms les plus connus en Europe sont ceux de Tony Agpaoa et Joséphine (mon livre de chevet était justement à ce moment-là «  Médecine des Trois Corps » du Docteur Janine Fontaine). Ma curiosité en éveil, et, sur place de surcroît, il me paraissait tout à fait opportun d’approfondir ma connaissance sur un sujet très controversé. Une Suissesse m’entend questionner l’hôtesse à la réception et me fait signe de m’approcher d’elle. En effet, ce qu’elle a à me dire est des plus intéressant. Sur le conseil d’une amie, traitée à Baguio par le « Faith Healer » William Nonog, elle accompagne son mari, atteint d’une grave maladie. Elle espère beaucoup de l’intervention qui a eu lieu ce matin et à laquelle elle a assisté. Ils repartent le lendemain très tôt. Elle me communique les coordonnées de William et m’incite à me présenter des 8 heures du matin chez lui, car il ne travaille pas l’après-midi et reçoit beaucoup de monde. Parfois, il ne peut pas traiter toutes les personnes qui se présentent à lui.

 

A ce moment-là, je sens le regard d’un Philippin qui nous écoute de loin. Il est petit et doit approcher la cinquantaine. Il m’invite à sa table. Il a des informations à me transmettre au sujet des «  Faith Healer ». Il s’appelle Swanni Di Cang, il est né à Baguio. Il est le chef des secours des naufragés du volcan et dirige l’opération «  Sayote ». Le sayote est un fruit qui ne pousse qu’à Baguio. Les habitants de Baguio ont donné des vivres et des vêtements. Les terres étaient cultivées. Aujourd’hui, plus personne ne peut vivre sur cette partie de Luzon. Baguio est très petit mais paisible. Les gens sont hospitaliers. Swanni croit plus en la prière de groupe qu’aux «  Faith healer » : «  La prière de groupe, ce n’est pas du désespoir, mais une demande d’élévation ». Les Philippins sont très pauvres, la vie est dure et ils travaillent beaucoup car ils veulent survivre. Pour Swanni : « Le guérisseur prend de l’argent et il n’est pas sincère ». Il me demande le nom de tous les guérisseurs qui m’ont été conseillés. Il les connaît tous, sauf William Nonog. Il me parle des plus connus et me donne sur chacun des appréciations. Celui-ci est un bon masseur ! Celui-là un voleur, mais aucun, même le cousin de Tony Agpaoa, Dagupan, qui réside à Pangasinan, n’est digne de sa confiance. Il me donne rendez-vous le 31 décembre. Il va organiser une manifestation de dons pour les prisonniers qui n’ont pas de famille.

 

Entre – temps, un groupe de Français et Suisses arrive et l’un d’entre eux apprend par l’hôtesse de la réception que je suis en recherche d’informations sur les guérisseurs. Il me dit qu’il en existe un qui, assisté par une française, opère dans «  les grottes de Lourdes ». Il n’en sait pas plus. Je l’interroge sur ce qu’il appelle : «  les grottes de Lourdes ». Il m’explique qu’il s’agit d’un lieu de pèlerinage ici à Baguio. C’est la reconstitution exacte de la grotte où la Vierge est apparue à Bernadette. Là-dessus, un Français, Eliott, m’est présenté ; il est lui-même guérisseur. Il écrit un ouvrage sur les lamas - médecins du Tibet et les guérisseurs Philippins. Il m’indique le nom d’un guérisseur à Manille, dont il a été l’assistant : Dan Acierto, celui d’un autre qui, lui, a mis en place un Tour Operator dans le quartier d’Ermita ( le quartier chaud de Manille ), Alex Orbito, qui serait à son avis l’équivalent d’Agpaoa ainsi que le nom d’un troisième guérisseur à Quenzon City qui aurait perdu son « power » à la suite de compromissions politiques : Virgilio Suttierez, avec lequel il aurait travaillé. Il arrive d’un voyage au Tibet et pense rester quelques semaines à Baguio.

 

Je rêve de Baguio et de ces phénomènes étranges toute la nuit et lorsque je me réveille à six heures avec le chant des coqs, je me sens prête à affronter le pire comme le meilleur. Il est sept heures, la maison de William est à quelques kilomètres de l’hôtel. Le paysage est toujours aussi limpide malgré une pollution extrême due à la très mauvaise qualité des moteurs et des combustibles. Lorsque j’arrive, deux jeunes garçons, ses fils, m’accueillent à l’entrée. Sa sœur et son épouse vont le chercher. Il apparaît. Il est jeune, souriant, un tablier bleu sur sa chemisette blanche à manches courtes. Il me reçoit avec tant de cordialité que je suis prise dans ce vertige où les présentations ne sont même pas à faire. Il m’entraîne dans son sanctuaire, là où il opère. Mon regard est immédiatement frappé par les représentations du Christ et les  inscriptions sur les murs. Des photos des «  opérations » depuis 1974 donnent déjà un aperçu de ce qu’est le phénomène. Ma présence ne lui pose aucun problème. Il me place à sa droite et me montre ses mains.  Je comprends que je ne suis pas là pour rien, que j’ai un appareil photo et qu’il doit servir. Je lui demande si je peux assister aux opérations et si je peux photographier. Il éclate de rire comme si ma question était complètement inutile.

 

La première opération commence. Il s’agit d’un jeune garçon des environs. Il est accompagné par son père. Il est affecté d’une surdité de l’oreille droite. L’enfant s’allonge sur la table destinée à cet usage. William le recouvre d’un drap blanc au travers duquel il semble diagnostiquer le mal. Il retire le drap, humecte la partie du cou qu’il va traiter. Une bassine d’eau est posée sur la table à cet usage. Il n’utilise aucun coton. Il mouille encore la peau du cou de l’enfant et, là, je vois se produire la chose la plus incroyable qui soit. Ses doigts pénètrent dans la chair. Le sang gicle. Il écarte avec le pouce et l’index de chaque main l’ouverture qui devient ainsi très visible et l'agrandit pour que je prenne la photo. Il extrait le mal qui se présente sous la forme de petites boules noires très condensées qui roulent sur la peau de l’enfant. La plaie est aussitôt refermée. Une fois le sang essuyé, aucune trace, aucune cicatrice de l’intervention n’apparaît.


J’ai le temps d’apercevoir l’extrême concentration du visage de William.«  It’s the power of God ! ». Je n’en crois pas mes yeux. Je me dis que je suis en train de rêver. Mais non, tout cela est bien réel. Ces enfants du village qui rient de ce qu’ils voient avec un naturel qui me terrasse, ces femmes qui, le regard rempli d’espoir, me sourient en acquiesçant, ces hommes au visage rude, maigres et résistants aux efforts ont cette force dans les yeux qui me renvoie à ma propre faiblesse, à mon incrédulité. C’est impossible et pourtant ce que je viens de voir va se reproduire, sous mes yeux, toute la matinée. Les malades se succèdent. Ce sont, ce matin, des habitants des environs.  Le phénomène se reproduit toute la matinée.

 

Cette femme est atteinte d'une tumeur sur l'ovaire droit. Il diagnostique en étendant sur elle le drap blanc, puis, humecte la partie à opérer du bout des doigts et instantanément pénètre la chair, ouvre, extrait le ligament sanguinolent, l’arrache, le jette dans une bassine, retire ses doigts et dans ce même mouvement la chair se referme ne laissant aucune trace de l’extraordinaire intervention. Elle sourit après l'intervention comme si tout cela était naturel, allait de soi. «  Thank’s God ! » Merveilleux ! ! ! Miraculeux ! ! ! Et puis suivent d'autres interventions que je continue de fixer sur la pellicule, mon objectif à quelques centimètres seulement...et de plus en plus près… L’idée me vient de l’interroger sur une petite boule qui bouge entre l’aile du nez droit et l’œil et qui m’inquiète un peu. Je m’allonge. Il passe le drap blanc sur mon visage, puis  le retire. Sous l’œil « Nothing », mais j’ai un problème à la gorge qui me provoque des troubles circulatoires et déclenche des maux de crâne. Il doit opérer pour éviter des problèmes en perspective. Il me dit de revenir. Je lui réponds : « Tout de suite ou jamais ». Je confie l’appareil photo à une patiente qui prendra les photos de l’intervention. Il mouille mon cou. Je sens ses doigts pénétrer dans ma chair, mais je ne ressens aucune douleur. Uniquement la perception très nette de cette présence qui fouille à l’intérieur de mon cou. Le sang a jailli. Je le sens couler sur ma peau qui n'est donc pas insensibilisée. Il extrait de mon cou un long filament qui n’en finit plus de sortir, qu’il arrache enfin et dont je me sens soudain libérée. Il renouvelle l’opération. A nouveau cette présence à l’intérieur du cou, mais cette fois à gauche.  Ses doigts bougent, cherchent, saisissent et tirent un autre filament qu’il extrait et arrache, comme précédemment, de mon cou.

 

J’entends les déclics de l’appareil photo. L’opération n’a duré que quelques minutes, mais je suis sous le choc. J'ai le cœur battant. Il s’est vraiment produit quelque chose qui échappe à ma compréhension. En me relevant, je garde la sensation, de chaque côté de mon cou, de cette présence intérieure. J’avale ma salive à plusieurs reprises. Je ne trouve pas de mots pour exprimer ce que je ressens et rencontre le sourire de cette femme qui a pris les photos.   Dans son regard, je lis toute l’émotion d’un partage au plus profond de soi. Je sais, au travers de mon vécu, ce qu’elle sait elle-même et qu’elle comprend avec la simplicité d’un enfant, de ces enfants qui jouent à quelques mètres de cette table miraculeuse : plus rien, désormais, ne sera «  comme avant ». Une infinie reconnaissance me remplit le cœur. Je veux remercier William, il lève les bras au ciel et me dit simplement : «  It’s the power of God ! » je lui demande ce que je lui dois, il me répond qu’il ne demande rien, que chacun donne ce qu’il veut, ce qu’il peut, en fonction de ses moyens, un chou, un poulet, un gâteau. Je souris en repensant aux paroles de Swanny.

 

Un café nous attend dans la cuisine. Sa femme l’a préparé à mon attention. Il me regarde, attend de moi que je lui pose des questions. Je lui demande comment on devient «  Faith Healer ». Il me prend les mains, les ouvre, avec un stylo dessine sur la paume droite un petit îlot et  me dit : «  Ca, c’est la guérison par l’eau » ; puis il dessine sur la paume de ma main gauche un petit triangle et me dit : «  Ca, c’est la guérison par le feu ». Je le regarde interrogative et il rajoute qu’il est d’accord pour m’apprendre à pénétrer dans l’eau. Il me montre des mouvements de flottement au – dessus des vagues, ou d’une bassine remplie d’eau et me dit : «  C’est la même chose, tu rentres comme dans l’eau, habitue-toi à ce mouvement de pénétrer l’eau avec tes mains, je te montrerai la suite ». Je lui demande ce qu’il entend par guérison par le feu. Il me répond : « Le feu : c’est l’Esprit Saint ». Il me dit qu’il faut apprendre à maîtriser les émotions du plan astral pour que le « Power » puisse se manifester : «  Etre parfaitement tranquille…C’est un long apprentissage ». Nous - nous quittons sur le pas de la porte. De loin, il continue à me faire des signes.

 

Ma vie a basculé dans une autre dimension. Je rejoins le groupe de Français et essaie de leur communiquer mon expérience. Mais seules les photos ont un réel impact sur leur incrédulité. J’ai pu constater qu’à Baguio même, peu de « locaux » sont réellement conscients de la présence et du travail de certains «  Faith Healer ». De plus en plus d’Européens, de Suisses, de Canadiens, passent par Baguio en touristes, voire en curieux. Certains accèdent véritablement à ce type d’expérience, d’autres passent à côté sans même se douter de l’existence d’un phénomène dont la réputation, faite par les médias a terni, peut-être, dans certains cas, à juste titre, l’aura. Eliott m’explique qu’il y a effectivement des charlatans, mais que ceux-ci sont reconnaissables aux tarifs qu’ils affichent. Il n’est pas rare que ces mêmes guérisseurs soient d’anciens chauffeurs de taxi. En effet, au contact de la clientèle touristique, on peut imaginer que le phénomène du Power Healing leur ait donné des idées, quitte à user de subterfuges et de manipulations grossières pour usurper un rôle et un titre dont ils sont totalement incapables. Le pourcentage de guérisseurs dits « vrais » serait de l’ordre de 5 %. Ainsi, la générosité, parfois même, la gratuité, serait un indice de reconnaissance, auquel il conviendrait de se fier pour distinguer le vrai du faux, le mensonge de la vérité.

 

A la suite de mon récit au groupe de Français de l’hôtel et à la vue des photos des opérations de la matinée, l’un d’entre eux souhaite «  voir de ses propres yeux » la manifestation du power. Pour satisfaire sa curiosité, le lendemain matin, nous nous rendons chez William Nonog, c’est à dire, précisément, le 31 décembre 1992. Nous le trouvons en train de masser des malades et de les soigner avec des onguents. Malheureusement pour mon compagnon, il n’était pas en mesure d’opérer aujourd’hui : «  No power, today » nous avoue-t-il ; «  revenez lundi matin ». Nous étions jeudi et nous repartions samedi. Cette impossibilité m’a permis de comprendre que «  le Power » ne lui était pas donné d’une manière continue ; certaines règles le régissait dont j’ignorais, bien entendu, les composantes. Nous sommes donc repartis, en quête d’un autre «  Faith Healer », susceptible de satisfaire la curiosité du jeune-homme. 

 

De retour à l’hôtel, nous croisons Eliott qui accepte de nous donner les coordonnées de Placido Palitayan.  Aussitôt, sur place, nous le trouvons assisté de deux hommes à peine plus jeunes que lui. Il nous demande ce qu’il peut faire pour nous. Le jeune Français lui demande de lui dire si tout va bien pour lui, en d’autres termes, il lui demande un examen général ! Placido Palitayan opère dans une sorte de petit local à l’intérieur d’une remise ou hangar. Juste un poster représentant le Christ est accroché à la porte. Il demande à mon ami de s’allonger sur la table recouverte d’un vulgaire matelas, lui-même recouvert d’une grande serviette de toilette et commence à prier en anglais. Je comprends qu’il demande à être un instrument et que Dieu agisse à travers lui pour soulager, aider la personne qui se présente à lui et il nomme le jeune - homme en indiquant ses nom, prénom, date, heure et lieu de naissance. Cette prière faite, les mains saisissent cette fois-ci un coton qu’il humidifie et j’assiste, à une vitesse vertigineuse, non à une opération localisée, mais à une série d’opérations qui touchent le bas ventre, l’estomac, la région du cœur, la gorge, la nuque et le milieu de la colonne vertébrale !

 

Lorsque le jeune – homme se relève, il a le sourire aux lèvres et le regard émerveillé tourné vers Placido. Je sens que quelque chose est différent en lui. Ses doutes, ses critiques parfois vives semblent balayées par l’instant écoulé. Une seconde d’éternité. Mais, très vite, il reprend son ancien discours, impatient de découvrir les photos que j’ai prises de lui pendant l’intervention. Quelle n’est pas sa déception lorsque je lui montrer des clichés noirs que le photographe n’a pas voulu développer. Seule rescapée, la photo souvenir du guérisseur et du patient réunis dans un même sourire ! Comment se fait-il que ces photos soient noires ? Comme si l’appareil avait été ouvert à ce moment-là et avait reçu de la lumière !

 

Le mystère reste entier et mon jeune ami ne veut pas s’en tenir là. Lorsque nous racontons notre expérience à Eliott, il nous invite à consulter un troisième «  Faith Healer », samedi matin, qu’il pourra assister et par conséquent, à qui il demandera pour nous l’autorisation de regarder. En fait, le samedi matin, il n’est pas possible d’assister aux opérations et la seule perspective qui se présente à nous est que j’accepte de me faire «  traiter », uniquement pour permettre à mon compagnon de voir véritablement ce qui se passe devant lui. Le décor est celui d’une maison normale et la salle d’opération se trouve dans la cuisine. La table est elle aussi équipée d’un matelas dont on renouvelle les serviettes de toilette à chaque nouvelle intervention.

 

Le Brother Laurence S. Cacteng opère seul et n’utilise pas de coton. Lui aussi entre en méditation et formule en anglais une prière qui demande à l’Energie de se manifester pour soulager la personne qui se présente à lui et il cite mes nom, prénom, date, heure et lieu de naissance comme le précédent guérisseur. Il commence par le front. Ses doigts pénètrent à l’intérieur de l’os qui s’ouvre comme s’il était devenu du sable, du gravier microscopique ! J’ai même eu la perception sonore de ce crissement très particulier, pendant que ses doigts pénétraient à l’intérieur de mon front pour en extraire des cellules sanguinolentes qu’il jetait à l’intérieur d’une bassine conçue à cet effet. Le front, puis la gorge, puis le cœur, puis le ventre, le bas ventre… Ma connaissance des centres d’énergie ou chakras me permet de comprendre le nettoyage énergétique qu’il opère sur moi!

 

Cette troisième intervention qu’il m’est donné de vivre me fait comprendre qu’il y a plusieurs types d’opérations, mais que dans tous les cas, le corps physique du malade est traité par l’intermédiaire d’un corps subtil, invisible et insubstantiel comme l'esprit.  Ainsi la guérison est spirituelle. Le médium est « chanel », canal, il est passage de l’énergie spirituelle qui opère à travers lui. On peut imaginer que la haute qualité vibratoire que l’on rencontre dans l’atmosphère de cette ville de Baguio permettrait ce type de matérialisation, mais cela reste encore à prouver. Le jeune Français n'est aujourd’hui toujours pas convaincu qu’il existe une dimension supranaturelle dont la vie sur terre serait la matérialisation.

 




14/11/2018
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