Catherine MANGANO

Le Corps sonore




 

CANALISER LE SOUFFLE  

La posture favorise la respiration consciente pour établir le calme mental  et rétablir l'état naturel d'harmonie intérieur par l'union en Soi du Corps sonore, du Cœur chantant et de l'Esprit résonant à travers la projection sonore de la voix. Poser sa conscience sur sa respiration rétablit le calme mental propice à la connexion émotionnelle.

 

 

Poser sa conscience sur sa respiration.

Avant d’inspirer, il est recommandé de se détendre mentalement pour être dans la bonne posture sans créer de tensions physiques.  Le corps ne doit pas être trop relâché et garder les jambes tendues pour rester tonique. Il faut juste laisser retomber les épaules et avoir les muscles abdominaux mous au moment de l’inspiration. Une courte dilatation de la sangle abdominale suffit pour que le diaphragme ventile discrètement les poumons. Pendant l’expiration, vider profondément la cage thoracique en exerçant une pression des muscles abdominaux, dorsaux et fessiers. La main est posée sur le diaphragme de façon à accompagner consciemment son mouvement vers le haut en gonflant la sangle abdominale dans une courte inspiration.  Ainsi, il est possible de rester  en apnée quelques secondes avant d'émettre le son sans perdre de sa dynamique à l'attaque de la note pour le faire durer dans un souffle continu.

 

La plupart du temps, l’expiration est ressentie comme une « petite mort ». Ne dit-on pas : «  rendre le dernier souffle »? Cependant, on aurait tendance à oublier que c’est justement pendant cette phase d’expiration, lente et continue, que le souffle se sonorise à travers la voix pour devenir chant.  La peur inconsciente de manquer d'air et de ne plus pouvoir reprendre notre souffle crée des résistances physiques, émotionnelles et psychiques qui nous coupent de nos sensations, de nos ressentis et de nos émotions. 

 

Pour en prendre la mesure, il suffit d’imaginer une bouteille  remplie d’eau  sous un robinet à gros jet. Elle déborde forcément de ce même « débordement» qui nous essouffle à la première vocalisation.    Les conséquences de ce déséquilibre sont  audibles dans notre chant mais nous ne faisons pas la relation entre les maladresses vocales et notre mauvaise respiration en raison de notre mauvais posture et vice-versa. Nous marchons le buste projeté en avant, le menton en l’air et la nuque écrasée dans les épaules parce que nous respirons mal. Nous respirons mal parce que nous sommes coupés de nous-mêmes et coupés de nos émotions. Nous sommes coupés de nos émotions car nous sommes bloqués, pétris de résistances multiples qui nous raidissent, nous stigmatisent, nous épuisent avant même d’émettre le premier son. Cette raideur du mental entraîne une raideur physique qui nous fait remonter les épaules jusqu’aux oreilles et une raideur émotionnelle où la voix vient s’étrangler dans la gorge.

 

Le langage du Corps trahit les peurs du Cœur et de l'Esprit.

Il est possible de débusquer dans notre attitude nos peurs et nos manques. Ces replis du cœur et de l’esprit qui entraînent les replis du corps  sont des souffrances psychiques qui se cristallisent dans le corps sur le plan physique au fil du temps en maladies. Les douleurs physiques modifient notre silhouette qui porte les stigmates de cette souffrance psychique et émotionnelle.  Surprendre notre reflet dans une glace rendrait compte de notre mauvais positionnement corporel pour nous donner envie de le corriger aussitôt en nous redressant et en sortant la tête des épaules. Tout cela parce que nous pensons que si nous remplissons nos poumons nous tiendrons très longtemps sans avoir besoin de reprendre notre souffle. Or, la gestion du souffle nous enseigne le contraire: avec le minimum d'air, nous produisons le maximum de souffle. Lorsque l'appel d'air est accompagnée de la dilatation de la sangle abdominale, lors de l'expiration, le diaphragme est sollicité pour permettre une longue expiration lors de la vocalisation. 

 

La posture permet de canaliser le souffle pour libérer l'énergie émotionnelle dans la voix

La posture permet de canaliser à l'intérieur de soi le souffle mais aussi l'énergie émotionnelle pour projeter sa voix, à l'extérieur de soi, dans le temps et l’espace. Par ce double mouvement d’élévation et d’enracinement - étirement de la colonne vertébrale, en fil à plomb, doublé de l'ancrage au sol - la posture  nous enracine à notre identité et à notre histoire inscrites dans le passé pour l'exprimer dans l’instant présent et la projeter dans l’avenir à travers la voix. L'union en Soi du Corps sonore, du Cœur chantant et de l'Esprit résonant apaisera nos tensions physiques, nos douleurs articulaires et nos contractures musculaires mais aussi nos résistances à lâcher prise pour nous laisser Etre nous-mêmes et ouvrir notre cœur sans peur.

 

 

Se connecter à ses  émotions pour libérer la voix à travers le corps

La maîtrise de la technique vocale, placement de la voix et gestion du souffle, aura pour effet d'amplifier et développer le potentiel vocal d'un artiste mais ne suffira pas pour  faire monter les larmes aux yeux. Ce quelque chose en plus qui nous bouleverse, c’est l’émotion que nous transmet l’interprète à travers sa voix. Cependant, tout en donnant à la grâce la part qui lui revient de droit, on ne reviendra jamais assez sur l'importance de la posture corporelle pour canaliser le souffle par la respiration consciente afin de libérer l'énergie émotionnelle par la voix.

 




13/01/2024
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